Travaux et soupçons d’amiante : la mobilisation continue pour délocaliser le collège Versailles à Marseille
octobre 12, 2019 11:02
Une dizaine de personnes se sont rassemblées devant le collège
Versailles à Marseille (III) ce mercredi 9 octobre. Malgré les travaux en cours
dans l’établissement et les forts soupçons liés à l’amiante, les élèves ont
toujours cours dans les mêmes bâtiments.
Par Louise Beliaeff
Les travaux du collège Versailles ont commencé pendant l’été. Un mois après la
rentrée scolaire, les élèves se retrouvent tous les matins dans cet
établissement du IIIe arrondissement classé REP + (réseau d’éducation
prioritaire), au milieu des gravats et de la poussière.
Depuis plusieurs mois, le collectif de parents, professeurs syndicalistes et
l’association de défense des victimes de l’amiante (Andeva) demande une
délocalisation des cours dans un autre établissement.
Ce mercredi 9 octobre avant la sonnerie, ils étaient une dizaine devant la
grille du lycée. Dans leurs mains, une lettre de Martine Vassal adressée à
Alain Bureau, président du Comité d’intérêt de quartier (CIQ) d’Arenc Villette,
qu’ils ont lue à haute voix.
Forte suspicion d’amiante
Le chantier doit durer trois ans. Les gravats non confinés dans des sacs, la
poussière, et la cour amputée de moitié ne sont pas les seules inquiétudes des
parents et professeurs. Pour eux cela ne fait aucun doute : l’amiante est bel
et bien présent dans les locaux.
Dans une lettre datée du 2 juillet adressée à la présidente du département
Martine Vassal et au recteur Bernard Beignier, ils signalent les
irrégularités du rapport concernant la présence d’amiante. Ils ont décidé de
faire établir une contre-expertise par un spécialiste en diagnostic amiante
d’Andeva.
Ils dénoncent un passage en force, une reprise des cours dans l’établissement
trop rapide par rapport aux expertises scientifiques. Le 18 septembre, les
professeurs ont demandé un droit de retrait qui n’a pas été entendu par
l’inspection du travail.
Selon une enquête de l’Observatoire national de la sécurité et de
l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS) datée de 2016 , une
grande partie des établissements scolaires publics construits avant 1997
contiennent toujours de l’amiante.
C’est le cas de 80 % des lycées professionnels, 77 % des lycées généraux et
technologiques, 73 % des collèges et 38 % des écoles