L’Association de défense des victimes de maladies professionnelles (ADEVIMAP) a réuni une centaine de ses adhérents lors de son assemblée générale. L’occasion pour elle et ses membres de faire un tour d’horizon sur les actions menées et de compter, malheureusement, les décès parmi les adhérents. Il y en a eu 26 en 2017 pour lesquels Houssine REHABI a fait observer une minute de silence.
Christiane DE FELICE, présidente de l’Adevimap, a détaillé les activités menées durant l’année passée. Elle a terminé son allocution par un appel au bénévolat afin de pérenniser les actions de l’association dans de bonnes conditions. Cette assemblée générale a été l’occasion de s’adresser à chacun des salariés, retraités, victimes, ayant-droits ; tous concernés car chacun peut apporter une pierre à l’édifice. Le rapport moral a été voté à l’unanimité des présents.
Ce fût également le cas pour le rapport financier présenté par le trésorier et remis aux participants.
Julie ANDREU, du cabinet TTLA est intervenue pour évoquer les dossiers en cours au TASS et devant les Prudhommes, ainsi sur le dossier ARCELORMITTAL en cours de reconnaissance.
Guy TALES, administrateur de l’Andeva, a détaillé les deux résolutions présentées au vote concernant la prochaine modification des statuts de l’association nationale. Les deux motions ont été votées là encore à l’unanimité des présents.
Ce sont ensuite les modifications de plusieurs articles dans les statuts de l’Adevimap qui ont été unanimement validées par le vote de l’assemblée.
Christiane n’a pas manqué de revenir sur les difficultés rencontrées lorsqu’il s’agit d’obtenir justice. Première embûche pour les victimes : définir la date d’intoxication. Car désormais, un salarié travaille pour plusieurs sociétés. Alors, à qui doit-on imputer la faute lorsque celles-ci se renvoient la balle ? Une grande partie de l’action de l’Adevimap est d’ailleurs d’évaluer ces responsabilités. “Cette reconnaissance passe aussi par les pouvoirs publics qui ne bougent pas le petit doigt, et la justice qui prend des tours et détours pour exonérer les industriels.” a fulminé la présidente. Résultat, les procédures s’étalent sur des années, voire une décennie dans certains cas. La disparition des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de travail, un outil exemplaire en termes de traçabilité des produits utilisés dans les entreprises ou sur le parcours professionnel des salariés, ne va pas arranger les choses.
Depuis deux ans, l’association oriente son action vers l’environnement, les décharges sauvages, le désamiantage non sécurisé, l’amiante dans les anciennes écoles… : “Nous allons essayer de faire évoluer la législation avec l’association mère Andeva, poursuit Christiane. Nous souhaiterions que tous les bâtiments publics soient cartographiés en fonction de leurs risques, que des états des lieux soient faits dans les habitations et que toutes ces informations soient consultables par tous. C’est un projet mis sur pied par le professeur Claude GOT et défendu par l’Andeva depuis des années. De plus, on sait que le désamiantage coûte cher et que les citoyens n’ont pas les moyens de le faire. Souvent les déchets d’amiante se retrouvent en pleine nature. Nous demandons à ce que les pouvoirs publics prennent cela en charge.“