DE L’AMIANTE DANS LES ARCHIVES DE L’INSEE

juin 23, 2017 3:06 pm Publié par

Que va-t-on faire des archives de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ? Des mesures réalisées fin 2016 en vue de son futur déménagement de la porte de Vanves au site de Montrouge début 2018 ont montré que des traces de la fibre létale étaient présentes dans ses précieux papiers, stockés en sous-sol de l’immeuble parisien. A plusieurs endroits, 15 fibres par litre ont été détectées, alors que l’Anses estime que le niveau d’empoussièrement ne doit pas dépasser le seuil réglementaire de 5 fibres par litre à l’intérieur des bâtiments.

Cancer bronchopulmonaire

Si l’ensemble du personnel n’a pas été exposé – certaines professions, comme les bibliothécaires, semblent davantage concernées que d’autres –, l’inquiétude gagne tous les effectifs parisiens. Surtout, rapporte Francis Judas, représentant CGT spécialiste des questions d’amiante, depuis qu’« un ancien chauffeur de l’Insee a découvert qu’il était atteint d’un cancer bronchopulmonaire. Sa pneumologue lui a demandé s’il avait été exposé à l’amiante au cours de sa vie professionnelle. Il lui semblait que non, mais ses collègues l’ont alerté de la découverte des traces de fibres dans les archives. Il va donc déposer une demande de reconnaissance de maladie professionnelle dans les prochains jours ».

En attendant de nouvelles mesures et le recensement des salariés éventuellement contaminés, les sous-sols diagnostiqués positifs à l’amiante sont interdits d’accès aux salariés. Par ailleurs, « le ministère de la Culture devrait boucler d’ici à la fin du mois de juin un vade-mecum pour expliquer comment traiter les archives, maintenant que l’on sait que le papier est particulièrement poreux et peut être chargé en fibres d’amiante », indique Francis Judas. Sera alors tranchée la question de savoir si elles seront détruites ou réacheminées dans les nouveaux locaux une fois désamiantées.