L’amiante : Ce n’est pas du passé !!
décembre 5, 2016 12:05 pmADEVA GARD RHODANIEN – ADEVIMAP(Martigues13) – ASAVA(Toulon) – AVAPA(Arles) – CAPER 04 –
CAPER 83 (La Seyne) – CAPS 84 – CENTAURE (La Ciotat) – SOS AMIANTE CHEMINOT (Marseille).
L’amiante : Ce n’est pas du passé !!
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Beaucoup de nos concitoyens pensent, à tort, que l’amiante : C‘est du passé !
S’il est vrai que son utilisation est interdite en France depuis le premier janvier 1997, il n’en demeure pas moins vrai qu’il est présent quasiment partout :
Dans les bâtiments privés et publics comme les administrations, les écoles, collèges et lycées construits avant la date de l’interdiction.
Ceux qui, au cours de leur carrière professionnelle ont dû manipuler ce poison sous ses formes diverses en savent quelque chose. S’ils ne sont pas malades, ils craignent de le devenir comme bon nombre de leurs collègues de travail qui ont développé des pathologies imputables à l’amiante et qui en sont morts.
Une triste réalité régionale, conséquence directe de ses industries métallurgiques, chimiques, de réparations et de constructions navales, etc.…
Ainsi donc, au fil de l’histoire industrielle et économique de notre pays, l’amiante aura fait des centaines de milliers de victimes… et ce n’est pas fini !
Ainsi donc, au fil de l’histoire industrielle de notre pays, l’amiante aura fait des centaines de milliers de victimes… et ce n’est pas fini !
La double peine pour les victimes / L’impunité pour les empoisonneurs
Mais depuis quelques années, sans doute sous la pression du nombre important de malades qui se déclarent après que l’exposition au risque ait cessée, les tribunaux ont continuellement revu à la baisse le montant des indemnisations jusqu’à ce que le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Marseille considère l’année dernière, dans un jugement totalement inique, qu’une victime atteinte d’une maladie bénigne de l’amiante, n’avait droit à rien de plus que le modeste capital de la Sécurité Sociale.
Les décisions rendues par le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Marseille ont été confirmées par la Cour d’Appel d’Aix en Provence qui n’a pas non plus reconnue les préjudices de souffrance physique et morale subis par les victimes de l’amiante.
Aucune explication satisfaisante ne leur ait fourni alors même qu’ils multiplient les manifestations lors des audiences devant les Tribunaux et les Cours pour protester solidairement contre l’injustice qui leur ait faite.
Ils sont certes plus nombreux que ce qu’avaient sans doute prévu les pouvoirs publics mais cela ne doit pas modifier leur situation propre et ne diminue en aucune façon l’étendue de leur préjudice.
A ceux qui ont perdu la santé à gagner leur vie, justice et dignité doivent être rendues. L’abandon dont ils sont aujourd’hui victimes est inacceptable.
Au travers le refus désormais de les indemniser :
- C’est un permis de tuer en toute impunité qui est alloué à des employeurs/empoisonneurs, plus soucieux de leurs bénéfices que de la santé de leurs salariés.
- C’est toute la question de la prévention qui est remise en cause.
Condamner les employeurs à payer les conséquences des fautes qu’ils ont commises dans l’évaluation des risques auxquels ils exposent leurs salariés, y compris devant les juridictions pénales, c’est aussi la garantie que soit mise en œuvre une véritable politique industrielle de prévention.
L’amiante a tué, tue, et tuera encore 100 000 personnes d’ici à 2050!
Rompre le mur du silence, exiger les moyens nécessaires pour sauver nos vies, celles de nos enfants et petits-enfants.
Quel que soit le président de la République et le gouvernement issu des urnes au printemps : Ils devront s’emparer de cette gravissime question de santé publique :
Comment protéger la santé des citoyens face à un cancérogène des plus mortels,
présent dans leur vie quotidienne ?
L’enjeu implique une prise de conscience collective pour en faire une cause nationale au travers d’un plan pluriannuel visant à éradiquer l’amiante partout où il se trouve. Les moyens de cette politique volontariste (à définir par le Parlement et le Sénat), doivent être à la hauteur du défi à relever.
Les associations de victimes de l’amiante du grand Sud/Est, n’ont pas réponse à tout, mais versent leurs propositions au débat public que nous appelons de nos vœux :
- Sur un site reconnu amiante tous les salariés présents doivent avoir les mêmes droits qu’ils soient organiques, sous-traitants ou intérimaires.
- Seule une loi votée par les représentants de la population peut faire changer l’iniquité des jugements concernant des indemnisations disparates accordées pour une même pathologie.
- Les entreprises ayant produit des matériaux amiantés doivent contribuer financièrement au plan pluriannuel de désamiantage.
- Les établissements recevant du public et prioritairement ceux de l’éducation nationale répertoriés comme contenant des produits amiantés doivent être soit remplacés soit désamiantés.
- Les désamiantages doivent être réalisés dans les règles déjà édictées mais pas appliquées correctement.
- Les contrevenants doivent être lourdement sanctionnés, les moyens humains des inspections départementales du travail doivent être renforcés. Dans les entreprises, les IRP doivent également disposer de tous les moyens nécessaires à leurs missions dans le domaine de la santé au travail.
- Les pouvoirs publics doivent donner la priorité à la prévention du risque amiante.
- Il convient d’améliorer la traçabilité des opérations, la récupération des produits concernés et l’information grand public doit être largement favorisée.
- L’enfouissement des déchets amiantés est à proscrire.
- « L’inertage » à l’aide de la torche à plasma doit être développé. Il en existe une seule en aquitaine.L’implantation d’une telle unité dans chaque région diminuerait d’autant le coût du traitement des déchets.
- La gratuité de la récupération de ces produits doit être assurée pour les particuliers.
- Le gouvernement français doit renforcer son action internationale pour parvenir au plus vite à l’interdiction totale de l’extraction, de la transformation et de l’utilisation de l’amiante sur la planète.
Le procès pénal pour juger tous les responsables doit intervenir rapidement, le Code Pénal doit être révisé pour que les peines encourues par les responsables de désastres industriels et environnementaux soient en rapport avec la gravité de leurs actes.