Parkinson : une possible maladie professionnelle du soudeur
octobre 16, 2012 4:08 pmUne récente étude américaine, publiée par la revue de l’American Academy of Neurology met en évidence que les travailleurs exposés aux fumées de soudage peuvent faire face à des risques de développer des lésions cérébrales et, en particulier la maladie de Parkinson.
En effet, dans les opérations de soudage, est en particulier utilisé le manganèse, métal dur et friable, largement répandu dans la croà»te terrestre. A l’état impur, ce métal de transition est réactif et brà»le rapidement. D’où son utilité dans la soudure. Il est suspecté d’être à l’origine de l’apparition de ces troubles neurologiques.
Les scientifiques américains ont constaté que les soudeurs avaient en moyenne 11,7% de réduction d’un marqueur de la dopamine, dans une zone précise du cerveau, par rapport aux autres personnes n’ayant jamais effectué de soudure. La dopamine est un neurotransmetteur, c’est-à -dire un messager chimique qui aide les cellules nerveuses à communiquer. Cette dopamine est diminuée dans certaines régions du cerveau chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Cependant l’étude américaine n’a porté que sur une petite population -20 soudeurs ne présentant aucun symptôme de la maladie de Parkinson, 20 personnes atteintes de la maladie et qui ne sont pas soudeurs et 20 autres personnes qui ne sont ni soudeurs ni atteints de la maladie de Parkinson- et n’a pu imputer directement au manganèse le dysfonctionnement de la dopamine dans le cerveau des soudeurs. On sait cependant que ce métal, même à faible dose, est lié à des symptômes neurologiques y compris ceux menant à la maladie de Parkinson.
Les soudeurs, estiment les chercheurs américains, ont au cours de leur carrière professionnelle, une moyenne d’exposition de 30 000 heures à diverses fumées. Leurs concentrations moyennes de manganèse trouvées lors de l’étude est deux fois plus importante que la valeur limite maximale de la normale.
Plomb, pesticides, manganèse
Le manganèse n’est pas la seule substance soupçonnée de provoquer la maladie de Parkinson: de forts soupçons pèsent aussi sur le plomb.
Les pesticides eux, on le sait grâce à une étude effectuée par une équipe de l’Inserm en 2009, pèsent lourdement sur la probabilité, chez les agriculteurs, de déclarer un jour la maladie de Parkinson
Le Tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Bourges reconnaissait, pour la première fois, en maladie professionnelle la maladie d’un ouvrier agricole, suivant les recommandations du comité régional de reconnaissance des maladies professionnels de Clermont-Ferrand.
Cela fait ainsi de très nombreuses sources professionnelles potentielles pour cette maladie. Or, ces dernières ne sont pratiquement jamais prises en cause.
Les tableaux de maladies professionnelles sont à ce sujet d’une grande pauvreté et les analyses médicales et examens subis par les salariés ne comprennent jamais d’investigations au niveau du cerveau.
Qui ne cherche pas ne trouve pas… Pourtant, dans certaines études régionales -telle celle menée par Isère Prévention Santé au travail, sur des travailleurs d’entreprises de l’Isère exposés aux fumées de soudure, les risques sont clairement tous transcrits. Cette étude a été réalisée en 2007-2008, en collaboration avec les services de médecine du travail. Mais ce n’est pas une simple analyse d’urine qui peut montrer tous les dégâts potentiels.
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