Amiante : un millier de victimes devant la cour d’appel d’Aix

octobre 21, 2014 5:51 pm Publié par Laissez vos commentaires
 Les victimes de l’amiante en colère ont manifesté devant la cour d’appel d’Aix ce matin.
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Un bon millier d’ex-salariés du grand sud-est de la France se plaignent de la lenteur de la cour aixoise et des indemnisations revues à la baisse.
Les marches et le parvis de la cour d’appel d’Aix-en-Provence envahie ce matin par tous ces ex-salariés mis en contact avec l’amiante et regroupés en diverses associations.
Cause essentielle de la colère : la décision de la Cour de Cassation du 2 juillet dernier. Elle annonçait que les indemnités dues par les entreprises ayant fermé avant la création du classement “amiante” à la fin des années 90, ne seraient pas payées.
Et la cour d’appel aixoise ne fait pas mieux, outre la durée de traitement des dossiers, 3 mois à Douai et 12 à 18 mois ici, elle réduit les indemnisations accordées par les Prud’hommes. C’est le cas de René Pierre Garcia, entré en 1976 à Arkéma Port-Saint-Louis-du-Rhône, il est pré-retraité amiante depuis trois ans. Tellement anxieux à l’idée d’avoir développé une maladie mortelle liée à la fibre, qu’il a préféré ne pas passer de scanner, il préfère ne pas savoir. Le Conseil des Prud’hommes de Martigues lui a accordé 30 mille euros d’indemnités au titre du préjudice d’anxiété : “La Cour d’appel d’Aix-en-Provence a réduit cette somme de 30 000 à 1 500. J’avais eu une avance de quelque 7 000 euros donc je vais sûrement devoir rendre cette différence alors qu’on a été pollué, certains de mes collègues sont morts, nombre d’entre nous ont des plaques pleurales, des fibroses et en fin de compte nous n’avons aucune reconnaissance de cette maladie“, affirme, dépité, René Pierre Garcia.
Que ce soit sur la décision de la Cour de cassation qui va obliger, là aussi, les ex-salariés à rembourser les sommes perçues même si leur employeur a mis la clé sous la porte avant le classement amiante, ou qu’il s’agisse des réductions d’indemnités décidées par la Cour d’appel, pour l’ADEVIMAP, l’Association de défense des victimes de maladies professionnelles basée à Martigues, il est hors de question de rembourser.Regardez, en vidéo, l’interview de son représentant, Houssine Réhabi, ainsi que le témoignage de René Pierre Garcia, ex-salarié d’Arkéma.
(Images, interviews et montage : Fabienne Verpalen, Maritima médias)